Analyse de l’impact du coronavirus sur les transactions immobilières

Analysons tout d’abord l’impact du côté des transactions immobilières. L’activité immobilière est quasiment à l’arrêt en termes d’offres, de demandes et d’intermédiations, car les agences immobilières ont été fermées pour des raisons sanitaires. Les différents syndicats d’agents immobiliers et réseaux nationaux d’agences immobilières s’attendent à un encombrement du secteur de l’activité immobilière et une activité en surchauffe au début de l’été, par effet de rattrapage. En effet, l’achat ou la vente d’un bien immobilier (tout comme l’achat de pharmacie ou la vente de pharmacie) sont des projets de vie à long terme qui ne s’annulent pas comme un passage au restaurant, et qui ne sont donc pas perdus pour le secteur, mais simplement reportés.

Par ailleurs, les agences immobilières 100% numériques comme Liberkeys et Flatlooker estiment que cette crise va précipiter la digitalisation des process de toute la chaîne de la transaction.

La plateforme américaine d’annonces immobilières Zillow a étudié l’effet des crises sanitaires des 100 dernières années sur les marchés immobiliers, et notamment la grippe espagnole de 1918 et le SRAS de 2003. Elle conclue que contrairement à des récessions classiques, ces événements décorrélés de l’économie entraînent une reprise immédiate sans impact sur les prix de transaction. Par ailleurs, la Chine qui redémarre avant nous après un arrêt total de ses transactions, montre que les prix n’ont pas baissé.

 

Analyse de l’impact du coronavirus sur les valorisations des pharmacies

Avant la crise, les valorisations des pharmacies s’étaient stabilisées à un niveau d’équilibre permettant aux acquéreurs de faire face au remboursement de leur outil de travail, aidés en cela également par les taux d’intérêts faibles. Ce niveau permettait la fluidité du marché de la transmission des officines entre les acquéreurs et les vendeurs.

Etant ce niveau de départ sain, le parallèle avec le marché immobilier, il n’y a donc pas de raison pour que le virus entraîne une baisse des prix des officines.

 

Une situation favorable pour les acquéreurs

Les plans de relance des banques centrales ont pour vocation d’encourager les entrepreneurs à investir pour stimuler la machine économique. Ainsi, les banques commerciales vont continuer à proposer des taux d’intérêts très attractifs.

De plus, elles resteront intéressées de financer des officines qui ont démontré lors de cette crise leur intérêt social, ainsi que leur résilience économique, puisqu’elles font partie des entreprises qui ont pu continuer à fonctionner alors que nombre d’entre elles ont dû arrêter leur activité. Les officines avaient avant la crise un risque de défaut de paiement deux fois inférieur à la moyenne des entreprises françaises, et cette crise va d’autant plus creuser l’écart en leur faveur.

Enfin, les quantités massives de monnaie déployées par les Etats et banques centrales, cumulées aux projets de renationalisation de certains pans d’économie apparaissant importants pour la sécurité sanitaire pourraient entraîner une inflation de nature à faciliter d’autant plus le remboursement des officines.

 

Une situation favorable pour les vendeurs

Lors de la revente de son officine, le pharmacien se retrouve fréquemment face à l’arrivée d’une somme importante qui constitue l’essentiel de son patrimoine, et qu’il doit trouver à faire fructifier. Souvent, lorsqu’il s’agit d’un départ à la retraite du pharmacien, ce montant doit durer pour le reste de la vie, et peut donc susciter une angoisse de perdre ce qui ne pourra plus être reconstitué par le travail.

Les taux d’intérêt bas avaient constitué un casse-tête pour les épargnants ces derniers mois, pris entre des livrets ou des fonds euros qui rapportaient de moins en moins, et des actifs risqués dont les valorisations étaient de plus en plus élevées.

La baisse brutale des marchés peut donc apparaitre comme une opportunité pour ceux qui souhaitaient diversifier leur épargne issue de leur entreprise, en investissant sur les entreprises cotées en Bourse, et obtenir un rendement régulier de leur épargne. 

 

Conclusion 

Comme nous l’avons expliqué, la période post-déconfinement sera idéale à la fois pour ceux ayant un projet d’achat de pharmacie, comme pour ceux ayant un projet de vente de pharmacie. Cette situation idéale gagnant-gagnant sur une fenêtre de temps limitée devrait permettre une reprise sur les chapeaux de roue de l’activité d’achat-vente de pharmacies. Nous parions donc sur un maintien du niveau de prix des pharmacies suite au coronavirus.